L’association
« Citoyens à Roche » a, comme toutes les associations de Roche,
proposé à l’automne un article pour le bulletin municipal. Celui-ci, tout à
fait traditionnellement, rendait compte des activités de l’association durant
l’année, et faisait le point sur l’avancée des différents projets. Vous avez pu
le découvrir dans le bulletin municipal.
Cette
parution toutefois a déclenché quelques échanges et débats avec la
municipalité, permettant de clarifier les représentations des uns et des autres
quant à la vocation d’un bulletin municipal.
L’article
initial, faisant le point sur le projet d’épicerie associative, comportait la
phrase suivante :
« Le
projet d’épicerie associative n’ayant pu aboutir faute de local mis à
disposition par la commune, un groupement d’achats de produits bio, en lien
avec la coopérative Prairial (Vaulx en Velin) a débuté l’an dernier. »
Par mail
du 10 novembre 2017, la commission Communication du
conseil municipal nous « informait » des corrections apportées à cet
article :
« Après relecture de votre article pour parution sur le bulletin municipal, je l'ai soumis à Bernard Cochard Président de toutes les commissions pour validation. Vous trouverez en pj la version corrigée. »
Version corrigée :
« Après relecture de votre article pour parution sur le bulletin municipal, je l'ai soumis à Bernard Cochard Président de toutes les commissions pour validation. Vous trouverez en pj la version corrigée. »
Version corrigée :
« Le
projet d’épicerie associative n’ayant pu aboutir, un groupement d’achats de
produits bio, en lien avec une coopérative, a débuté l’an dernier. »
Sur le
fond de l’article d’abord, deux remarques :
Les
décisions du conseil municipal, en l’occurrence la délibération publique du 30
septembre 2016, ne peuvent être évoquées librement dans le bulletin, est-ce le
signe que les élus ne les assument pas vraiment, en l’occurrence le vote
négatif à la question « Est-ce que la commune est en mesure de mettre un
local à disposition de l’association ? » ?...
La
coopérative sollicitée pour le groupement d’achats, à savoir Prairial (je
rappelle qu’une coopérative est une forme économique plutôt éthique), ne peut
faire l’objet de ce que les élus considèrent comme de la
« publicité », alors que fournir le groupement d‘achats est plutôt
lourd pour l’organisation de cette structure, et que les flashs infos
mentionnent parfois, sans respect de la neutralité et de la mise en concurrence, une seule entreprise
privée pour la désinsectisation par exemple. A noter aussi que l’article du
syndicat agricole de Roche mentionne « Michelin » (texte et
photographie) et n’a pas fait l’objet de censure. Y aurait-il 2 poids 2
mesures ?
Sur la
forme, deux remarques également :
Les
associations ne sont, me semble-t-il, pas informées du passage par une
relecture-censure de leurs articles.
Elles sont
mises devant le fait accompli, puisqu’on les informe que leur texte sera publié
modifié, sans les questionner sur leur souhait à ce sujet.
C’est bien
ces questions que j’ai eu l’occasion d’évoquer avec Bernard Cochard, lors de la
réunion publique du 22 novembre 2017. Je le remercie d’ailleurs pour la
sincérité de notre échange.
Le maire a
explicité sa représentation du bulletin municipal : c’est un vecteur de
valorisation de l’action municipale, on ne doit pas y lire de mise en cause
( ???) de l’action municipale. Il a évoqué l’idée, comme c’est le cas dans
de nombreuses publications des collectivités territoriales, de réserver un
espace dans le bulletin à l’expression « d’opposition ». Cette
proposition n’a semble-t-il pas été validée par la commission communication,
sollicitée à ce sujet.
Il a
reproché à cet article de ne pas, dans le même temps, remercier la commune pour
la mise à disposition de salle municipale pour le groupement d’achats, et a
accepté une nouvelle proposition de rédaction, incluant cette remarque.
Nous avons
donc adressé le 24 novembre la version suivante :
« Le
projet d’épicerie associative n’ayant pu aboutir en raison d’un vote négatif du
conseil municipal à la question : « Est-ce que la commune est en
mesure de mettre un local à disposition de l’association ? »
(Délibération du 30 septembre 2016), un groupement d’achats de produits bio, en
lien avec une scop lyonnaise, a débuté
l’an dernier. Après un an de fonctionnement, la commune met à disposition le
bar de la salle de l’Arche pour la distribution des commandes, et nous l’en remercions. »
Le 30
novembre, Bernard nous répondait que le bulletin était déjà à l’impression, la
nouvelle version ne paraitra donc pas. En fait les articles ont été transmis le
24 novembre, jour de l’envoi des articles à l’impression. Il était donc encore
temps de transmettre cet article corrigé, et pour mémoire, un article oublié a
pu être rajouté sur une feuille volante dans le dernier bulletin.
Cela
soulève la question de la libre expression des associations. Un article ne
devrait pas pouvoir être modifié ou censuré dès lors qu’il n’y a pas d’attaque
personnelles et propos injurieux. Le signataire de l’article assumant le texte
qu’il a écrit.
Cet
épisode illustre aussi de notre point de vue la place que l’équipe majoritaire
au sein du conseil municipale est prête à réserver à un véritable débat
constructif et participatif. Le Maire considère que ce n’était pas le projet de
l’équipe qui a obtenu 55% des suffrages aux dernières élections.
Par
ailleurs, la question est posée du financement par l’argent public, d’une parole unique délivrée
dans le bulletin municipal, et du fonctionnement démocratique.
C’est bien
cette question qui conduit à l’obligation, pour les communes de plus de 3500
habitants, de réserver dans leur communication une place à l’expression
plurielle…. Souhaitons que cette disposition soit élargie à l’avenir.
Dans
l’attente, nous vous rappelons que le blog a pour vocation d’offrir un espace
au débat, c’est pourquoi j’invite les personnes qui ont d’autres avis sur cette
question à réagir à cet article.
Frédérique Pontal
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