28/03/2018

Cheminement de l’article « citoyens à Roche » pour le bulletin municipal


L’association « Citoyens à Roche » a, comme toutes les associations de Roche, proposé à l’automne un article pour le bulletin municipal. Celui-ci, tout à fait traditionnellement, rendait compte des activités de l’association durant l’année, et faisait le point sur l’avancée des différents projets. Vous avez pu le découvrir dans le bulletin municipal.
Cette parution toutefois a déclenché quelques échanges et débats avec la municipalité, permettant de clarifier les représentations des uns et des autres quant à la vocation d’un bulletin municipal.

L’article initial, faisant le point sur le projet d’épicerie associative, comportait la phrase suivante :
« Le projet d’épicerie associative n’ayant pu aboutir faute de local mis à disposition par la commune, un groupement d’achats de produits bio, en lien avec la coopérative Prairial (Vaulx en Velin) a débuté l’an dernier. »

Par mail du 10 novembre 2017, la commission Communication du conseil municipal nous « informait » des corrections apportées à cet article :
« Après relecture de votre article pour parution sur le bulletin municipal, je l'ai soumis à  Bernard Cochard Président de toutes les commissions pour validation. Vous trouverez en pj la version corrigée. »
 Version corrigée :
« Le projet d’épicerie associative n’ayant pu aboutir, un groupement d’achats de produits bio, en lien avec une coopérative, a débuté l’an dernier. »

Sur le fond de l’article d’abord, deux remarques :
Les décisions du conseil municipal, en l’occurrence la délibération publique du 30 septembre 2016, ne peuvent être évoquées librement dans le bulletin, est-ce le signe que les élus ne les assument pas vraiment, en l’occurrence le vote négatif à la question « Est-ce que la commune est en mesure de mettre un local à disposition de l’association ? » ?...
La coopérative sollicitée pour le groupement d’achats, à savoir Prairial (je rappelle qu’une coopérative est une forme économique plutôt éthique), ne peut faire l’objet de ce que les élus considèrent comme de la « publicité », alors que fournir le groupement d‘achats est plutôt lourd pour l’organisation de cette structure, et que les flashs infos mentionnent parfois, sans respect de la neutralité et de la  mise en concurrence, une seule entreprise privée pour la désinsectisation par exemple. A noter aussi que l’article du syndicat agricole de Roche mentionne « Michelin » (texte et photographie) et n’a pas fait l’objet de censure. Y aurait-il 2 poids 2 mesures ?

Sur la forme, deux remarques également :
Les associations ne sont, me semble-t-il, pas informées du passage par une relecture-censure de leurs articles.
Elles sont mises devant le fait accompli, puisqu’on les informe que leur texte sera publié modifié, sans les questionner sur leur souhait à ce sujet.

C’est bien ces questions que j’ai eu l’occasion d’évoquer avec Bernard Cochard, lors de la réunion publique du 22 novembre 2017. Je le remercie d’ailleurs pour la sincérité de notre échange.
Le maire a explicité sa représentation du bulletin municipal : c’est un vecteur de valorisation de l’action municipale, on ne doit pas y lire de mise en cause ( ???) de l’action municipale. Il a évoqué l’idée, comme c’est le cas dans de nombreuses publications des collectivités territoriales, de réserver un espace dans le bulletin à l’expression « d’opposition ». Cette proposition n’a semble-t-il pas été validée par la commission communication, sollicitée à ce sujet.
Il a reproché à cet article de ne pas, dans le même temps, remercier la commune pour la mise à disposition de salle municipale pour le groupement d’achats, et a accepté une nouvelle proposition de rédaction, incluant cette remarque.
Nous avons donc adressé le 24 novembre la version suivante :
« Le projet d’épicerie associative n’ayant pu aboutir en raison d’un vote négatif du conseil municipal à la question : « Est-ce que la commune est en mesure de mettre un local à disposition de l’association ? » (Délibération du 30 septembre 2016), un groupement d’achats de produits bio, en lien avec une scop lyonnaise,  a débuté l’an dernier. Après un an de fonctionnement, la commune met à disposition le bar de la salle de l’Arche pour la distribution des commandes,  et nous l’en remercions. »
Le 30 novembre, Bernard nous répondait que le bulletin était déjà à l’impression, la nouvelle version ne paraitra donc pas. En fait les articles ont été transmis le 24 novembre, jour de l’envoi des articles à l’impression. Il était donc encore temps de transmettre cet article corrigé, et pour mémoire, un article oublié a pu être rajouté sur une feuille volante dans le dernier bulletin.

Cela soulève la question de la libre expression des associations. Un article ne devrait pas pouvoir être modifié ou censuré dès lors qu’il n’y a pas d’attaque personnelles et propos injurieux. Le signataire de l’article assumant le texte qu’il a écrit.
Cet épisode illustre aussi de notre point de vue la place que l’équipe majoritaire au sein du conseil municipale est prête à réserver à un véritable débat constructif et participatif. Le Maire considère que ce n’était pas le projet de l’équipe qui a obtenu 55% des suffrages aux dernières élections.
Par ailleurs, la question est posée du financement par  l’argent public, d’une parole unique délivrée dans le bulletin municipal, et du fonctionnement démocratique.
C’est bien cette question qui conduit à l’obligation, pour les communes de plus de 3500 habitants, de réserver dans leur communication une place à l’expression plurielle…. Souhaitons que cette disposition soit élargie à l’avenir.
Dans l’attente, nous vous rappelons que le blog a pour vocation d’offrir un espace au débat, c’est pourquoi j’invite les personnes qui ont d’autres avis sur cette question à réagir à cet article.
Frédérique Pontal

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