23/01/2012

Compte rendu de la soirée Film / débat sur l'argriculture

Voici un compte rendu des échanges pris au vol lors de notre soirée film / débat sur l'agriculture du 18 novembre 2011 (voir message précédent à ce sujet) :

60 personnes présentes.

Martin Gormally introduit la soirée en remerciant les agriculteurs présents, et rappelle le sens de la démarche : notre groupe (groupe citoyen de Roche) a lancé un blog qui a pour objectif de lancer des débats sur les questions qui concernent la commune.

Ce soir le débat porte sur l’agriculture, et vise à faire échanger les agriculteurs et autres citoyens sur l’avenir de l’agriculture. Il annonce l’attention qui sera portée au respect de toutes les pratiques, et de toutes les idées.

Quelle légitimité à parler d’agriculture ? Nous sommes à la fois citoyens et consomm’acteurs.
En tant que consommateurs, nous avons un droit de regard sur ce que nous mangeons notamment.
En tant que citoyen rochois depuis 30 ans, Martin a bien perçu le recul de l’activité agricole sur la commune.

Les habitants de Roche sont très attachés au caractère rural de la commune. Mais que fait-on réellement pour la pérennité de l’activité agricole à Roche ?

Martin rappelle toutes les expériences existantes de lien entre agriculteurs et consommateurs pour un maintien de l’activité agricole : AMAP, Terre de Liens.

On parle beaucoup de crise en ce moment ; les périodes de crise sont souvent à l’origine de mutations, de débats.

Présentation du film : « cultivons la terre », produit par le réseau OGM infos.
L’information sur les OGM sert de toile de fond à la présentation faite par des agriculteurs de la région Rhône Alpes sur leurs pratiques, et par des chercheurs sur les questions en lien avec l’agriculture.
La soirée est organisée en deux temps pour visionner le film, avec une coupure au milieu pour le débat.

Première partie du film.
Débat :
Un intervenant parle de la catastrophe du coton OGM au Burkina Fasso.

La culutre bio est très faible en France (6%) et n’arrive pas à décoller, parce qu’on n’y croit pas. En 2008, rapport de l’ONU sur cette question, de nombreuses expériences ont démontré que si les agriculteurs sont soutenus (notamment dans les pays où la faim existe), ils sont capables de multiplier par 80 %  leurs rendements. Le directeur du FAO a émis des doutes sur ces rapports. Même à ce niveau, il y a du scepticisme par rapport à ces techniques culturales.

Au niveau de l’AMAP de Villefontaine, un agriculteur a opéré cette conversion, qui prend du temps (2 à 3 ans). Les AMAP, la restauration collective, sont des projets qui permettent des évolutions.

La ferme de Malatrait confirme que le seul soutien vient des clients, mais pas d’une volonté politique.

Odile pose la question de l’avenir, face à ce constat au Burkina Fasso.
Dans ces pays, des paysans sont en réaction au système dominant. Des ONG de type « terre humanisme » les accompagne, vers d’autres types de productions. La technique du panier existe au Sénégal. Au Burkina, c’est un pays à part, où les stratégies de manipulation ont bien fonctionné, et la capacité des paysans dans ce pays à réagir va s’exprimer. Il ne faut pas désespérer.

Pierre Alain parle d’un exemple au Niger, où les touaregs se sont investis dans la culture biologique, dont ils retiennent qu’ils peuvent faire mieux, sans s’être endettés pour acheter des insecticides, et pesticides. Témoignage d’une résistance qui permet également la survie.

En Rhône Alpes, ces 10 dernières années, 30% des fermes, surtout les petites, ont disparu.
Monsieur de Terre de Liens :  il y a un modèle dominant qui fait que l’agriculture disparait, mais le sol également. Pour manger, il y a besoin de terres au départ, et il y a besoin de croiser les regards entre consommateurs, agriculteurs, techniciens. il y a un engouement au niveau des citoyens qui revendiquent d’avoir leur mot à dire, pour faire revivre l’idée qu’on a besoin de sols.

Deuxième partie du film.
Martin exprime ses interrogations sur le séchoir solaire de foin. En fait aération du foin à l’intérieur des granges, le foin n’est pas tassé.

Peu d’agriculteurs présents à cette réunion. Fernand Saunier pense que seuls les consommateurs peuvent faire changer les choses.

Carole Chateaudon, chargée de mission agriculture à la mairie de Bourgoin : exemple de l’acquisition d’une ferme et d’un terrain agricole pour développer une exploitation maraichère sur Bourgoin.

Mr Terre de liens fait état d’exemples où les élus sont complètement engagés dans des projets innovants. Le mouvement Terre de Liens propose des outils, à disposition des acteurs. À Roche, il n’y a pas de projet particulier, mais il y a déjà une réflexion, qui forcément va essaimer. Difficulté du côté des agriculteurs qui ne sont pas formés à l’agriculture bio.

Philippe Allagnat transforme son lait et vend ses produits sur place.

Fernand Saunier pense qu’on n’écoute pas les agriculteurs.
La question de l’absence d’agriculteurs de Roche pourrait nous déprimer, mais il faut rester optimistes, et trouver d’autres voies pour discuter avec eux.

Mr. Chatain évoque ses études d’agriculture. Il est surpris par le discours que porte le film sur les labours. Il évoque le comice agricole, où il faudrait supprimer les concours de labours ! Est-ce que des agriculteurs ont proposé cette suppression ?
Le concours de labour a été promu pour faire évoluer les pratiques agricoles après guerre. Aujourd’hui c’est en général porté par les jeunes. Si l’on s’intéresse au non labour, livre « le sol, la terre et les champs ».
Sur le livre de Claude Bourguignon, l’aspect pratique manque et ne permet pas la mise en œuvre pratique.

Malatrait soulève à nouveau le problème de la représentation syndicale agricole, avec le monopole d’un syndicat.

Nouvelle forme d’OGM : le mutagène. C’est le cas pour le tournesol, qui permet de produire l’huile.
Adjoint au maire de Four : projet d’atlas de la biodiversité, pour permettre aux agriculteurs et aux autres habitants de se rencontrer. Lundi 21 novembre, 20h30, mairie de Four.

Martin conclut la soirée, en suggérant qu’on ait un peu plus d’imagination, pour essayer de rencontrer les agriculteurs, et entendre ce qu’ils ont d’intéressant à dire. Dans les discussions individuelles, on sent un grand découragement  de la part des agriculteurs.