Deuxième photo, la mémoire: il y a 30 ans il y avait une plus grande diversité de productions agricoles sur la commune. Dans le quartier des Girauds où j'habite, il y avait 3 troupeaux de chèvres. Mon voisin le plus proche avait 3 vaches, sa femme un troupeau de chèvres; ils avaient poules, lapins et canards. On pouvait acheter lait de vache, fromage de chèvre, œufs, et de temps en temps un canard ou un lapin. L'exploitation familiale paysanne reposait sur une organisation sociale: parents âgés, secondés par un fils célibataire en double activité.
Il y avait également dans le village un élevage de poulets avec son propre abattoir. Un(e) coctier faisait le lien entre les producteurs et la population non agriculteurs. On lui passait commande pour fromage, œufs, poulets, canards etc., et elle faisait la tournée des fermes pour s'approvisionner. Il y avait un circuit commercial de proximité. On trouvait également selon les saisons noix, miel et autres produits. Ces circuits courts de commercialisation permettaient à une agriculture paysanne diversifiée d'écouler son surplus, et aux voisins non agriculteurs de profiter de produits frais de qualité.
Je ne raconte pas cette "autre" agriculture d'il y a 30 ans par nostalgie, en voulant voir revenir "les temps anciens". Elle s'appuyait sur une structure sociale et des façons de vivre qui n'existent plus. Et si elle a disparue, c'est qu'elle n'était plus viable sous cette forme-là. Mais il est important de constater qu'une agriculture paysanne diversifiée a pu se développer autrefois sur la commune, avec ces propres circuits courts de commercialisation. Rien ne permet de dire qu'elle ne puisse se reconstituer à nouveau, sur d'autres bases, et avec une autre organisation sociale. Ces exemples montrent également qu'une exploitation agricole est un ensemble complexe vivant, une activité de production liée à la nature du terrain, dépendante des aléas du climat, s'appuyant sur une organisation sociale et répondant à notre premier besoin d'hommes et de femmes: manger des aliments frais de qualité.
Les politiques agricoles française et européennes sont passées par là, avec le développement de filières et la spécialisation des exploitations; on pense à la mono-culture des céréales dans la Beauce. Mais ces derniers temps des agriculteurs conscients du piège que constitue pour de petites surfaces cette spécialisation, diversifient leurs productions, et cherchent à mettre en place, avec des citoyens non agriculteurs, des circuits courts de commercialisation. On a vu naître un peu partout des AMAP (il y aura un texte à ce sujet ultérieurement), des magasins en directe de la Ferme, des marchés de producteurs etc. Chacun trouve la forme de circuit local qui lui convient.
J'ai enregistré une émission des programmes d'été de France Inter (5 août) au sujet de l'avenir de l'agriculture vu par un certain nombre d'agriculteurs jeunes, et moins jeunes. Le débat est passionnant, et permet d'ouvrir des pistes de réflexion. Si quelqu'un souhaite l'écouter, je peux lui faire une copie.
28/09/2010
Deux Photos de l'Agriculture à Roche (suite)
Thème :
La Ruralité
20/09/2010
Compte rendu du conseil municipal du 3 septembre 2010
Ci joint Compte rendu du conseil municipal du 3 septembre 2010.
Vous retrouverez de plus ici le texte lu au quart d'heure public concernant l'agriculture et la volonté de lancer un premier débat le 5 novembre 2010 à Roche.
Bonne lecture.
Thème :
La Ruralité,
vie démocratique
15/09/2010
Deux Photos de l'Agriculture à Roche
Première photo, les statistiques: d'après les statistiques de la DDA de l'Isère en date de l'année 2000,(pour voir leur site cliquez ici: http://ddaf38.agriculture.gouv.fr/), Roche est une commune où la population d'agriculteurs est élevée: dans la catégorie de "26 et plus"; (dans l'enquête il n'y a pas de catégorie plus élevée). Mais en même temps, seul 40% de ceux-ci sont "professionnels" - selon la terminologie du recensement - c'est à dire, travaillent à plein temps ou au minimum à 3/4 temps sur l'exploitation, qui est leur source principale de revenus. La superficie moyenne de ces exploitations "professionnelles" est par contre assez faible par comparaison avec d'autres communes de l'Isère: entre 20 et 50 hectares.
Les statistique de l'INSEE fournissent d'autres détails: la superficie totale de la Commune est de 1942 ha, dont la superficie agricole utilisée (SAU) d'après le recensement général agricole de 2000 est de 1045 ha, (comparée à 1272 ha en 1988). Le nombre "d'actifs" agricoles d'après ce même RGA (2000) est de 86 (en 1988 ils étaient 141), et le nombre d'exploitations en 2000 étaient 47 (67 en 1988). Les diagnostics SCOT Nord-Isère (pour voir le site cliquez ici: http:// http://www.scot-nordisere.fr/) et CDRA Isère Porte des Alpes caractérisent, tous les deux, notre territoire agricole comme relevant de "petites exploitations" soit de vaches laitières dans les vallons, soit de cultures céréalières sur le plateau. Ils préconisent aussi de préserver ces petites structures.
D'après nos propres statistiques (sûrement moins fiables que celles de l'INSEE!) il y a 10 agriculteurs "professionnels" à l'heure actuelle, tous, à deux exceptions près, éleveurs de vaches laitières, (1 élevage de chèvres). Il y a deux femmes chefs d'exploitation. On devrait dire qu'il y 'avait' 10 agriculteurs, car deux d'entre eux prennent leur retraite ces temps-ci. Les troupeaux de vaches sont vendus, et les terres sont reprises par un enfant, qui cultivera des céréales en "double activité"; c'est à dire il a par ailleurs un emploi salarié. Ce qui signifie clairement que les jeunes estiment qu'il n'est plus possible de vivre de vaches laitières sur une petite exploitation. Mais cela signifie aussi la disparition de deux exploitations "professionnelles"; deux exploitants à plein temps disparaissent sur la commune.
Une deuxième photo est à suivre ...
Une deuxième photo est à suivre ...
Thème :
La Ruralité
Inscription à :
Articles (Atom)