Claude Rouge
est intervenu à l’invitation du café rencontre, le 5 décembre 2017.
Il a abordé
plusieurs points de réflexion, à partir de son expérience du réseau citoyen du
Pin :
1-
Préférer le concept de « citoyenneté
active » à celui de « démocratie participative »
Le 2ème
étant trop souvent utilisé comme faire valoir = on sait déjà un peu où on
veut aller et on fait participer les gens en les amenant dans la direction qui
nous intéresse.
Le 1er
nécessite que les personnes aient envie de participer et cherche à développer
de nouvelles pratiques afin que chaque citoyen soit acteur dans un cadre
collectif avec des valeurs et une éthique affirmées.
2-
Le réseau citoyen du Pin
Il a été
créé au moment du référendum sur la poste. L’origine des participants est
syndicale, communale, associative.
Il y avait
un questionnement sur la légitimité du pouvoir : questionnement sur des
décisions prises alors que la population ne s’était jamais prononcée sur un sujet.
Par exemple, le problème de la fermeture
de la poste n’avait pas été abordé dans les programmes électoraux des personnes élues.
La stratégie
a été celle de l’action = produire une alternative. Pour ce faire, il faut
réunir les compétences. En recrutant dans la population, on arrive à un niveau
de compétence supérieur à celui d’une équipe municipale.
Bilan :
une expérience humaine, une dimension éducation populaire, la création de lien
social, on s’aperçoit que plein de gens acceptent de participer = il y a une
envie de participer aux décisions.
3-
La légitimité du pouvoir
Il y a une évolution
historique sur le mode d’exercice du pouvoir : Dieu / démocratie
représentative / dictature…
De nos
jours, le niveau de formation et l’accès à l’information augmentent. La
gouvernance doit évoluer en tenant compte de cela.
4-
La participation des citoyens
Attention,
il faut savoir déléguer car on ne peut pas participer à tout. Cela nécessite un
mode de gouvernance particulier, à inventer ! Il y a une dimension politique à cette
réflexion. Celle-ci doit se démarquer du populisme et de l’idée de démocratie
participative. Le populisme consiste à faire appel au peuple en faisant appel
aux pulsions pour arriver à notre objectif, ce qui s’apparente à de la manipulation. La démocratie participative
(voir point 1) = demande juste de participer.
5-
L’enquête
C’est un
outil à développer, apportant de l’information
de qualité et un espace de réflexion.
Quand on
propose une consultation, très peu de personne refusent. On peut consulter sur
un projet ou pour recenser des besoins.
Cela
nécessite d’établir un lien humain : bannir internet car pas de lien + peu
de retour + peu représentatif
Prévoir 20
enquêteurs + un comité de suivi. 3 Conditions de réussite :
-
Question doit être centrée sur le sujet
-
information doit être équilibrée
-
Consulter tous les foyers et faire émarger des participants
Il faut donner de l’information aux gens, leur laisser le temps de la réflexion,
créer un espace de débat
La
consultation permet:
-
de peser sur les décisions
-
de créer du lien humain via les réunions
publiques et via les enquêteurs
-
de faire de l’éducation populaire
-
de construire de la citoyenneté active
-
de créer un espace de débat
Partis de 3
enquêteurs au début, ils sont maintenant nombreux => citoyen actif ça se
construit dans l’action.
Les enquêtes
atteignent 80% de participation, mais une enquête en prenant un foyer sur trois
aléatoirement donne le même résultat.
La
légitimité de l’enquête vient naturellement du taux de participation + de l’équilibre des argumentaires + de la
transparence sur la démarche et ce que chacun est.
Nous
remercions Claude Rouge pour son intervention, qui a permis une réflexion riche
dont on pourrait s’inspirer pour
développer une dynamique citoyenne à Roche.
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